« Tourne et tourne le monde. Tourne et tourne le temps. Le temps d’endosser son sac à dos. Une journée à remplir 40 litres. Une/deux/bientôt trois décennies remplissant ces 40 litres. Une vie, un encrage, des repères, des rêves, des désirs, un passé, tout ça dans ce baluchon. « Une vie en 40 litres » ça ferait un beau titre. Faire son sac à dos en pensant que tout est possible, optimisant le moindre espace d’air. « Ai je besoin de tant de tel ? Vais je me servir de tel si je vais là ? En ce moment je m’en sers mais me sera t-il utile demain ? » Faire son sac à dos quand on a aucunes idées de ce qui nous attend demain. Quel matoss pour ça ? Quoi embarquer avec ces infinis de possibilités qu’on va rencontrer ? Prévoyant, simpliste, aventurier, pantouflard, intrépide, modeste, freestyler, le 40L d’un ne comporte pas la même chose du 40L d’un autre. Nous faisons tous notre sac d’une manière, d’un temps en avance ou à la dernière minute, et avec ces outils qu’on y trouvera en temps voulu ou…
C’est l’heure ! Une bonne pression à la main, l’autre maintenant le tout, tirage de ficelle, ashh ça dépasse, deuxième pression plus costaude, ça passe !! Finger in the noze ! Sac bouclé ! Droit devant, ce contenant immobile qui bientôt sera sur le dos, ces 1/2/bientôt 3 décennies, tout tient dedans. Cette coquille où se trouve l’odeur des repères et la soif d’aventures. Tout tient dans ce sac. L’élan qu’on y met dans la première levée l’envoyant se cramponner et épouser le dos marque l’entrain et engage le rythme pour cette nouvelle aventure. Première marche, avec ce nouveau poids, ce poids qui pousse à aller de l’avant au risque de basculer sur les arrières ou cramper à droit. Ce poids bientôt passera inaperçu, servira de motivation en cas où le moteur et carrosserie auraient un coup de mou. Droit devant, le corps va ou le regard porte, petit tips quand on marche sur un fil, cœur battant, du mouvement ! Un pas après l’autre, le rythme se trouve. Cadence dans les jambes roulant la terre. Roule et roule le monde. »
Pauline Charvat